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Force est de constater que la culture, les arts, sont de formidables antidotes aux effets des crises, illustrant la vaillance des milieux artistiques à rester dignes, inventifs et créatifs. Ainsi, dans un contexte contraint, mais avec reconnaissance et soutien des institutions, la Cie Arthur Plasschaert, fidèle à ses engagements en faveur de l’art chorégraphique et ses publics, mène le festival Jazz’Orne Danse avec conviction.
Jazz’Orne Danse, festival très attendu du public, comme des professionnels, compte aujourd’hui parmi les événements significatifs du paysage chorégraphique français.
Bien plus qu’un outil de programmation, le festival Jazz’Orne Danse produit et promeut la production chorégraphique, s’efforçant de traduire la réalité d’un secteur en participant lui-même au développement économique des territoires accueillants.
Aussi, c’est une édition JOD2016 de grande tenue qui s’est déroulée du 14 au 29 octobre 2016, à Alençon, Argentan, Bagnoles de l’Orne et L’Aigle, coutumière d’une programmation éclectique. Nous y avons retrouvé le répertoire jazz, son actualité chorégraphique et les danses urbaines en filiation.
Par ailleurs, ce fut l’occasion dans le département de l’Orne, mais aussi à Caen, de profiter de la présence exceptionnelle des artistes chorégraphiques invités, pour participer aux rencontres, ateliers et master-classes.
L’ouverture prestigieuse s’est déroulée avec la Compagnie Accrorap et son chorégraphe Kader Attou ; «Opus 14 » une pièce chorégraphique avec 16 danseurs sur scène. Kader Attou a livré là, une pièce hypnotique, hallucinante, un ballet hip hop sidérant où la danse démonstrative des battles cède le pas à une écriture chorégraphique dense forte, profonde et poétique.
C’est ensuite avec le chorégraphe emblématique, Wayne Barbaste, originaire de Trinidad que le public a fait immersion dans le répertoire jazz contemporain. Évoquant la filiation, thème de prédilection du jazz, la pièce « Si… », est une allégorie sensible des étapes de la féminité, de la famille, où la confrontation des corps parle d’existence, baignée d’émotions et de sensualité.
C’est aussi sur les traces chorégraphiques créolisées que s’est aventuré le festival avec la talentueuse artiste guadeloupéenne, Chantal Loïal ; la chorégraphe a signé, avec « Noir de Boue et d’Obus » mêlant influences urbaines, africaines et codes académiques, une pièce chorégraphique d’une belle intensité, sur la grande guerre, rappelant la mémoire de soldats méconnus.
De même le jeune artiste réunionnais, Fabrice Mahicka, s’est affranchit des codes, comme son aînée, pour croiser hip hop et danse contemporaine en une forme jubilatoire avec « D’où l’oiseau », partageant la scène avec Valentina Corosu.
Le tremplin chorégraphique JOD JUMP avec la participation de Pascale Paris, Abel Lespannier et Damien Guillet fut l’occasion de présenter leurs travaux à une sélection d’acteurs chorégraphiques émergents de la région Normandie et ses confins.
À l’occasion de sa résidence de création sur Alençon, la Cie V&F, (Valentina Corosu et Fabrice Mahicka), accompagnée de Jonathan Yoli Lautenberg, a pu présenter sa dernière production «IMPROVISESSION» en restitution au public.
Enfin la clôture marquante s’est dévoilée, ambitieuse et exaltante avec les Ballets Jazz de Montréal; compagnie emblématique, de réputation internationale. Un programme de rêve ; trois œuvres, dont une première européenne, rassemblant à elles seules trois chorégraphes de trois continents ; Rodrigo Pederneiras, Andonis Foniadakis et Itzik Galili. L’occasion de voyager rien moins que de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud en passant par l’Asie.
Retrouvez une rétrospective en images de cette 11ème édition dans cet article du blog Retours sur l’édition #JOD2016.